Web série CLAP – Episode 3 – Tout mettre dans le fold?
Troisième épisode de notre série CLAP, lié à l’épisode précédent d’ailleurs : doit-on tout faire apparaître au-dessus du fold (aussi appelé ligne de flottaison de l’écran) ? Une question purement rhétorique car ceux qui la posent la font suivre rapidement par la réponse suivante : « Oui car il faut éviter à l’internaute de scroller pour accéder au contenu ».
Que faire si l’internaute ne scrolle pas ? Rien.
L’absence d’action de scroll sur la page d’accueil ne signifie pas que l’internaute rate toute la partie de votre contenu qui n’est pas visible par défaut. De toute façon, on peut penser que votre contenu différenciateur aura été mis bien en évidence, accessible sans scroll (sans dérouler la page).
Et si l’internaute clique sur la homepage sans scroller, c’est souvent parce qu’il a trouvé la manière d’accéder à ce qu’il cherchait. Cela signifie que les clés d’entrée proposées fonctionnent et répondent aux besoins. Le principal est bien que vos visiteurs entrent dans votre site (et par là même occasion diminuent le taux de rebond sur la page d’accueil), qu’ils consultent votre contenu et soient confrontés à ce que vous proposez, vous vendez.
Par ailleurs, vouloir à tout prix tout rendre visible sans scroll implique de s’adapter à tous les supports susceptibles d’être utilisés. Et l’on sait bien que selon une tablette tactile, un notebook ou un PC 17 pouces, les éléments de la page d’accueil ne seront pas tous visibles de la même manière. Et concernant les résolutions d’écran, elles n’ont jamais été aussi éclatées : celle la plus partagée ne dépasse pas les 15% des personnes se connectant à Internet. Or, se priver de 85% de ses visiteurs potentiels n’est pas chose pertinente.
Bien sûr, il existe des cas où si certains call to action ne sont pas vus, la situation peut être critique. Cela est d’autant plus dommageable que votre action principale, voire le but unique de la page, n’est pas vu. C’est le cas de l’exemple ci-dessous qui propose de s’inscrire à une communauté d’amateurs de vins. Sur un écran de PC de 15 pouces avec une résolution de 1920×1080, le lien sera visible, mais sur un Mac de 12 pouces, il a bien fallu 6 mn à l’internaute pour penser à scroller et découvrir le bouton s’inscrire en bas de page. La page semblait tellement cohérente telle qu’elle était affichée, que le scroll ne semblait pas nécessaire d’autant plus que l’ascenseur latéral n’apparaissait pas par défaut sans passage du curseur.
Savoir inciter le visiteur à découvrir l’ensemble de la page
Afin de s’affranchir de ces contraintes, il semble plus judicieux d’accepter une page qui ne tiendra pas en un seul écran mais de faire comprendre visuellement au visiteur que d’autres contenus sont accessibles. Cela vaut aussi pour une page intérieure. Dans le cas ci-dessous, la gamme d’offre n’a pas été vue car aucune incitation à dérouler la page n’a été perçue par l’internaute. La carte de chaleur sur cet écran montre bien que les pictogrammes sur la gauche n’ont pas été vus et n’ont pas permis d’annoncer le tableau en dessous. Petite précision: le fold se situe au-dessus de la ligne noire.
Rappelons également que les objectifs de référencement et d’une meilleure visibilité sur Internet obligent les sites à exploiter leur footer (bas de page) au maximum. Celui-ci est donc de plus en plus chargé en contenus dont le but est aussi de rappeler ou de présenter tout un tas de choses : accès vers les supports sociaux du site, rappel des bénéfices à commander, avantages concurrentiels, contacts…
A tel point que les pages d’accueil de sites web ont deux visages : celui au-dessus du fold et celui en-dessous. Hors, les internautes intègrent de plus en plus le fait que sous le fold, de nombreuses informations utiles sont disponibles. Et au cas où les premiers accès à l’information échouent (menu, moteur de recherche interne…), cette zone en fournira un autre. Le scroll est alors presque garanti.
Enfin, le scroll c’est aussi un geste, un mouvement de doigt facilité par le fait qu’une molette équipe toute bonne souris et qu’elle incite à cette frénésie du mouvement.
Ainsi, n’hésitez pas à vous débarrasser de vos obsessions, à déborder, à colorier en dehors des lignes, à « outfolder » tant qu’il y a eu en amont une réelle réflexion sur la hiérarchie des contenus à montrer en page d’accueil.