Je me souviens…
A l’occasion de la réédition aujourd’hui de l’ouvrage de Georges Perec, Je me souviens, nous avons eu envie spontanément de nous associer à l’initiative de France Inter qui a convié tous les volontaires à s’essayer à cet exercice sur twitter (avec le hashtag jmsfi). C’est pourquoi au-delà des tweets qu’on pourrait laisser sur la toile aujourd’hui, un brin de nostalgie amusé m’a envahit à l’instar de Georges Perec et m’a donné envie de me remémorer mon univers professionnel : le monde des études depuis que j’y suis entré en 2001. Je pense que ces quelques lignes parleront sûrement à tous ceux qui ont fait siennes les études online et les tests utilisateurs. Mais pas que… après tout.
Je me souviens du temps où :
Nos futurs clients ne croyaient pas aux études online : »vous êtes sûrs que c’est des vrais gens derrière l’ordinateur? ».
Nous devions justifier nos partis pris online par 3 ou 4 pages word méthodos voire un livre blanc.
Chaque année au SEMO, nous avions le droit à une conf « Quoi de neuf dans les études online? ».
Je bidouillais sur Netmeeting en 2001 pour que nos clients puissent suivre les tests utilisateurs à distance.
Mes interlocuteurs chez les clients ne s’appelaient pas encore responsable e-commerce ou trafic manager.
Les mots call et cues to action, user experience, header, fold, banner blindness ne faisaient pas encore partie de mon vocabulaire pro.
Les popup envahissaient les pages web et nous obligeaient à devenir des champions de ball-trap.
La bannière était la reine des formats publicitaires et le skyscraper n’existait pas encore.
Les internautes n’avaient pas encore appris certaines astuces pour être plus forts que la stratégie de marketing relationnel des sites marchands.
Les internautes avaient toujours l’habitude de chercher le petit cadenas sur le navigateur (et partout sur le site d’ailleurs) avant d’acheter online.
Les internautes n’avaient pas encore intégré que le retour à la page d’accueil se fait toujours à partir du logo de la marque en haut à gauche.
Trouver un emploi sur le boncoin semblait complètement incongru et la banque uniquement à distance pas encore dans les mœurs.
Les conseillers bancaires en agence ou les concessionnaires auto en savaient encore plus que les internautes sur les prêts bancaires ou sur les caractéristiques d’un véhicule.
Uniquement les pure players voulaient des résultats de test pour hier.
Le mot eyetracking ne figurait pas encore dans les cahiers des charges des clients.
Les UX designer n’existaient pas et n’étaient pas encore devenus mes meilleurs amis pro.
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Je me souviens du temps où je me levais avec le sourire pour aller bosser et rencontrer les utilisateurs… ah non, ça, ça n’a pas changé